Interdépendance avec les animaux

Et si la relation aux animaux était également concernée par cette question de l’interdépendance positive ? De nombreuses recherches ont mis en évidence les effets bénéfiques des animaux de compagnie pour les humains lorsqu’ils établissent une relation consistant à prendre soin de l’animal. Edward Hallowell, psychiatre et professeur à l’école de médecine d’Harvard, raconte comment il a dû se battre pour obtenir l’autorisation d’avoir un chat dans son service de psychiatrie. « Mais pourquoi voulez-vous donc un chat dans le service ? », lui demanda l’administration. « Parce que prendre soin de ce chat permettra aux patients de développer une relation de proximité qui pourra redonner du sens à leur existence », répondit le professeur. Malgré tous les arguments des opposants (allergies, hygiène, organisation…), il finit par obtenir gain de cause et put apporter un chat dans le service qui eut tout le succès escompté. Les patients parlaient au chat, prenaient soin de lui, le caressaient et jouaient avec lui.


Une enquête menée auprès de personnes âgées suivies pendant un an a montré que les personnes ayant un animal de compagnie, en particulier un chien, avaient moins souvent besoin de consulter un médecin. La présence d’un animal de compagnie diminue les réactions physiologiques générées par le stress (rythme cardiaque et tension artérielle) ou la douleur physique et accélère le rétablissement à la suite de ces situations de stress ou de douleur. Une autre étude a montré que le fait d’avoir un animal de compagnie diminuait les risques de dépression chez des hommes atteints d’une maladie chronique, en particulier lorsque ces derniers rapportaient avoir moins de confidents dans leur entourage.

« Ces liens qui nous font vivre »Rébecca Shankland et Christophe André
– Éditions Odile Jacob – janvier 2020