Ce que vous êtes en droit (ou pas) de faire

Frédérique Lehmann

La perte d’un animal de compagnie est toujours un moment douloureux. Très vite, pourtant, se pose la question de sa dépouille. Cas par cas,

Je peux enterrer mon cochon d’Inde dans mon jardin
VRAI.
Libre à vous d’enterrer votre petit compagnon, à la condition toutefois de respecter un certain nombre de règles. Votre terrain doit être suffisamment vaste pour que la tombe se trouve au moins à 35 m des premières habitations et autres points d’eau (puits, sources, ouvrages de captage ou d’adduction des eaux d’alimentation) (Article 98 du règlement sanitaire départemental type). Par ailleurs, ne placez jamais le corps dans un sac plastique. Il est permis, en revanche, de l’envelopper dans un linge ou de l’installer dans une boîte (en bois ou en carton). Vous pouvez également déposer la dépouille à même le sol. Prenez soin de creuser un trou suffisamment profond (au moins 1 m) afin d’éviter que d’autres animaux ne viennent soulever la terre à cet endroit. Pour un animal de plus de 40 kg, vous n’aurez pas d’autre solution que d’avertir aussitôt un équarrisseur afin qu’il vienne retirer la dépouille de votre animal dans les 48 heures (Article L. 226-6 du Code rural). Les coordonnées des entreprises chargées de la collecte des cadavres d’animaux sont affichées en mairie. Il vous en coûtera de 80 à 180 €.
Notre conseil : si vous vivez en lotissement, relisez le cahier des charges afin de vérifier s’il n’édite pas des règles plus strictes.

Je suis autorisé à jeter mon poisson rouge dans les toilettes
FAUX. 
La loi vous interdit formellement de vous débarrasser de la sorte du corps de votre animal (Article L. 226-3 du Code rural). Pas question non plus de le mettre à la poubelle, ni de le jeter dans les égouts ou de l’abandonner dans une mare ou dans une rivière (Article 98 du règlement sanitaire départemental type). Vous encourez une amende de 150 € (Article R. 632-1 du Code pénal).
En pratique, les choses sont un peu plus compliquées, car vous ne pouvez être verbalisé que si l’infraction est constatée par un agent de police ou toute personne qualifiée.
Notre conseil : si vous découvrez le cadavre d’un animal, par exemple en vous promenant, ne le touchez surtout pas mais prévenez aussitôt la mairie.

Je suis obligé de laisser la dépouille de mon chien chez le vétérinaire où il est décédé
FAUX.
C’est toutefois la solution la plus simple si vous ne souhaitez pas récupérer le corps de votre animal. Le vétérinaire contactera une société d’incinération afin qu’elle fasse le nécessaire.
Le moins cher est d’opter pour une incinération collective (il vous en coûtera de 15 à 120 €, selon le poids de l’animal).
Notre conseil : pensez à renvoyer à la Société centrale canine (ou féline) la partie B de la carte d’identification de votre animal après y avoir inscrit la date de son décès.

Je peux acheter une concession pour mon chat
VRAI.
Il existe une vingtaine de cimetières animaliers répartis sur toute la France (Saint-Nazaire, évreux, Niort, Villepinte, Asnières…, renseignements en mairie). Les services et les tarifs proposés sont très variables. Comptez de 160 à 600 € si vous optez pour une inhumation dans un cercueil ; environ 400 € dans une fosse en pleine terre ; près de 1 000 € dans un caveau en béton.
À ces frais, il convient d’ajouter environ 75 € pour l’achat d’une concession annuelle en pleine terre (90 € dans un caveau).
Ceux qui le souhaitent pourront ensuite y déposer un panneau de bois pour identifier la sépulture, faire poser une pierre tombale ou y placer quelques ornements (gravures, photos sur porcelaine…). Un service de pompes funèbres peut également venir chercher votre animal pour le conduire au lieu de son dernier repos (de 50 à 100 €).
Notre conseil : renseignez-vous au préalable. En effet, outre les chats et les chiens, de nombreux autres animaux (souris, hamsters, poissons, oiseaux et même chevaux) sont aussi accueillis.

Rien ne s’oppose à la conservation des cendres de mon lapin nain chez moi
VRAI.
Mais à la condition de faire procéder à l’incinération individuelle de votre animal de compagnie dans un centre d’incinération animalier. Si vous optez pour une incinération collective, les cendres ne peuvent pas vous être restituées mais elles seront enfouies dans un site prévu à cet effet.
Il faut compter de 25 à 200 € (selon le poids de votre petit compagnon), auxquels il convient d’ajouter le prix d’une urne (de 30 à 250 € selon la taille et le matériau utilisé).
Le corps de votre animal peut être retiré à votre domicile (ou chez un vétérinaire). Des frais de transport sont éventuellement à prévoir en plus.
Notre conseil : si vous le souhaitez, vous pouvez demander à assister à la crémation de l’animal (uniquement en cas d’incinération individuelle).

Je suis libre de faire empailler mon perroquet
VRAI.
Selon les taxidermistes, la naturalisation permet de conserver « une image en trois dimensions » de son compagnon. Si cette pratique est légale, elle reste toutefois très chère (au minimum 300 €). Il faut également compter un délai d’attente de trois à six mois.
Notre conseil : prenez le temps de la réflexion, ce n’est pas une décision anodine. Par ailleurs, au fil des ans, la dépouille perd de son éclat.
Des cimetières « virtuels » pour animaux. Il vous est possible d’honorer, sur des sites Internet dédiés à cet effet, la mémoire de votre animal disparu. L’inscription est gratuite. En revanche, certaines options (photos supplémentaires, livre de condoléances, tombe virtuelle…) sont facturées.